ENTRETIEN...AVEC Serge TAMBA

ENTRETIEN AVEC … SERGE TAMBA

« Le Cameroun est un cimetière de Mozart »

Malgré son handicape, il est l’un des animateurs événementiels dont le paysage médiatique camerounais peut en être fier. Notre invité revisite avec nous l’actualité musicale et sportive de l’heure. Entre les allégations faites par l’artiste musicienne Majoie Ayi à l’endroit des animateurs et la cacophonie de certains artistes à Akononlinga. À la sortie de son talk-show radiophonique le jeudi 26 janvier 2012, le présentateur de ‘’Feu-Vert’’ (08 heures/10 heures) sur les ondes de la Radio Tieumeni Siantou, revient sur son parcours riche et porte un regard critique sur la gestion de la jeunesse au Cameroun.

Qui est exactement Serge Tamba ?

Je suis Serge Tamba, fiancé et père de trois enfants dont un garçon et deux filles. Ainsi je suis le fruit de l’encouragement de la mass, de la nation, de la divinité par mes débuts dans le micro au courant des années 90. Je suis le fruit de Dieu, né de Tamba Paul, un homme d’une humilité exceptionnelle, et de Mbollo Bernadette. Je devrais être le quatrième enfant de ma famille, mais vu la perte de grossesses par ma mère je suis le deuxième derrière l’aîné Laurent Melinguiqui est à l’université de Yaoundé II-Soa. Je suis originaire de Nnemayos, un village situé à 15 kilomètres de Yaoundé avant Mbankomo. Le même que l’ex-ministre de l’information et de la culture, le très grand regretté journaliste principal Henri Bandollo qui était un grand frère et qui m’a élevé.

Etant l’une des voix les plus écoutées sur les ondes des radios de la cité capitale, comment en est-on arrivé à ce stade de popularité ?

J’avoue que d’une honnêteté intellectuelle, après la création en 1990 de la FM 94 sous Henri Bandollo, que je prends du goût à écouté Saint Lazard Amougou. J’étais encore tout petit et je faisais déjà attention au Volcan Hit Parade qui m’a fasciné en 1990. Mais c’est grâce à l’arrivée de Consty Eka avec l’émission Digital que j’ai trouvé qu’il y avait du rêve à l’écoute de certaines radios en l’occurrence radio Nova et une autre radio des jeunes, toutes les deux basées à Paris. Je trouvais au contraire que les radios d’Afrique n’avaient pas encore atteint la modernité et ne proposaient que des jingles. Néanmoins, la Côte d’ivoire était plus avancée. Donc, Consty Eka avec Digital,c’était le rêve, la folie et la fumée radiophonique. J’avais kiffé et après, d’une manière soudaine j’ai eu envi de faire de la radio. Par la suite, je regardais Elvis Kemayo sur Télé Podium (excusez-moi), je trouvais qu’il y avait quelques incohérences linguistiques et grammaticales dans ce qu’il disait. Cela m’amenait à interpeller mon professeur en classe afin de savoir si l’on peut dire tel ou tel mot. Bref, je me suis donner le défi de faire de la radio.

Vous semblez évoquer en même temps la radio et vous faites également allusion à Télé Podiumaviez-vous eu un penchant pour la télévision ?

En fait, je participais en 1997 à l’émission Vibration de Nadine Patricia Mengue qui était ma marraine avec la collaboration des sœurs Ndoumbé, Agnès et Odette dont l’une était chef de chaîne à la FM 94. Je faisais Onde 2 choc en compagnie de Quincy Bad dans vibrationavec une durée de 30 minutes. Bizarrement, les 30’ étaient plus écoutées que les 120’ d’émission. Cela a failli créer de la jalousie entre Nadine et moi. Mais j’avais fais comprendre à Nadine que je ne voulais prendre la lace de personne, que j’étais encore à mes débuts donc au stade d’apprentissage. Le discours me semblait être passé. Je me souviens qu’après Max Bebel prenait les cassettes de nos émissions pour les réécouter. C’est de là où il avait apprécié nos prestations et nous encourageait d’aller de l’avant et de bosser davantage. Je faisais des émissions de vacances à la FM 94. Puis un jour, j’avais été approché par Alain Mani qui avait suivi la voix radio d’un jeune. Il m’a ainsi proposé de rallier Tube Vision que présentait à la CRTV télé Nadine Patricia sans même l’avis de cette dernière. Au départ je ne savais pas qu’il s’agissait de l’émission de ma marraine. J’ai trouvé que c’était maladroit de la part d’Alain, en même temps il disait avoir envi d’aider un jeune et qu’il informerait Nadine plus tard. J’étais gêné de retrouver Nadine dans le studio d’enregistrement de TUBE VISION. Et lorsqu’elle est arrivée, on l’a mis devant un fait accompli. Cela a davantage continué à animé cette animosité apparente entre elle et moi. Pourtant, j’étais celui qu’elle appréciait et aimait pour mon jeune talent. Elle avait alors eu des appréhensions sur mes intentions véritables.

Durant votre parcours à Tube Vision, quel était votre rôle et vos principales tâches ?

Je faisais des demi-interviews dans le programme. Et j’avais reçu pour ma première émission Sergeo Polo et Njhorreur à l’époque de la sortie de leur chanson culte « le mari d’autrui ». C’était également leur premier passage télé. Selon certaines personnes, j’avais plutôt bien mené l’entretien et le courrier de l’émission abondait de messages d’encouragement et de félicitation. Après j’avais reçu Sosthène Parole. J’ai reçu par la suite de jeunes rappeurs, Anonym, Magma Fusion et bien d’autres précurseurs du mouvement hip hop au Cameroun. Après, la relation de travail entre Nadine et moi n’allait plus bien. Un jour, j’avais trouvé un communiqué à la guérite de la CRTV télé, disant qu’on avait plus besoin des collaborateurs externes. J’avais pris cela pour une injustice, et je suis parti de là, car je savais que j’avais des choses à donner. De retour au quartier, j’ai commencé à organiser des matinées de jeunes. Celles-ci drainaient une foule immense.

Et quelle a été l’attitude de votre marraine face à la réussite de votre nouvelle initiative ?

Compte tenu du fait que j’étais d’un atout important voir indispensable pour les émissions de Nadine grâce au fait que j’avais la parabole à la maison chez Henri Bandollo, je bénéficiais d’une bonne connaissance du mouvement hip hop et du rayonnement de la musique africaine. Pendant une matinée, Nadine était venue, pourtant elle ne participait presque jamais aux matinées, parce qu’ayant suivi l’écho de ces matinées. Elle m’a demandé modestement de revenir dans son équipe, je lui ai dis non et que je ne faisais pas de retour en arrière. En même temps Rosine Ebessa me sollicitait pour ses émissions de vacances, proposition que j’ai d’ailleurs acceptée. Ce qui m’a valu des menaces comme quoi si je continuais à travailler avec Rosine je devrais oublier.

D’où part donc votre idylle avec la Radio Tieumeni Siantou (RTS) ?

Nous étions en 2000, je présentais ma toute première grande cérémonie à savoir la foire promo de Tsinga (Yaoundé). Puis en 2001, j’étais de nouveau sollicité pour l’édition de cette année-là. La RTS venait dans la même foulée d’ouvrir, les auditeurs qui venaient à la foire m’ont recommandé à la Direction de la RTS. Parce que la RTS était en quête d’animateurs. Un jour alors que je présentais la foire, J Point Rémy Ngono, alors chef de chaîne de la RTS était venu accompagné d’un collègue Martin Mbouta. Un ami était venu me souffler à l’oreille que J Point était là et me suivait. Et que par ailleurs, je pourrais rejoindre la RTS très bientôt. Aussitôt, comme j’ai souvent du mal à garder de tels secrets. J’ai pris le micro et j’ai salué avec tous les honneurs la présence du chef chaîne de Radio Siantou. Un autre jour, je présentais Brenda Fassi au night club du Hilton à Yaoundé et J Point y était, il a kiffé et m’approché. Et dans nos discussions, je lui ai dis que son style ne me plaisait pas, et que je ne voyais pas pourquoi je devrais intégrer sa radio. Mais après il m’a gagné intellectuellement en me disant que : « comme tu connais beaucoup, viens me montrer de quoi tu es capable, viens me défier à la radio… ». Le lendemain, je lui ai présenté un synopsis d’émission et d’un ton méprisant il m’a dit qu’il m’appellerait plus tard. Et je lui avais rétorqué que si je partais c’était pour ne plus revenir. J’avais un petit cadeau pour lui mais je n’avais pas la culture de la patience. Lorsque j’étais déjà dans les couloirs du Complexe Siantou, le même Martin Mbouta lui a dit : « chef si ce garçon part on perdra un bon élément et un atout capital ». J Point m’a rappelé en écorchant mon « si c’est Kamba, si c’est Tamba ou Ramba… reviens ici et vas retrouver les autres à l’intérieur ». Voilà donc comment je retrouve l’équipe de Futuroscope qui était formatrice des jeunes, la pépinière de la radio siantou. Plusieurs animateurs du côté de Douala sont passés par là, à l’instar de Francis Laplage et d’Ampis Atango.

Et d’où est venu le déclic de celui que l’on appelle aujourd’hui Le Graal ?

C’est un 24 décembre que l’animateur titulaire de l’émission Caniculeavait fait une bourde. Et il a été sanctionné par la hiérarchie. C’est ainsi qu’on a fait appel à moi pour faire un test d’une émission de 120’. J’avais fais un carton de 120’ de folie. De nombreux auditeurs appelaient pour découvrir un jeune sur les ondes. J’avoue qu’après, j’ai passé de moments difficiles à savoir un an et demi sans salaire. Vous imaginez avec ma situation de handicape, je devais faire un parcours énorme pour avoir des musiques pour l’émission qui passait en soirée. Chaque matin je faisais le parcours de Nkoldongo, à Mvog Mbi en passant par Elig Essono et Melen. Ce n’était pas facile compte tenu aussi du fait que mon grand frère Henri Bandollo était décédé. Heureusement, je bénéficiais d’une petite assurance par la perte de mon grand frère. Maintenant, en radio j’ai fais face à une autre animosité. Saphista, l’animateur principal de Canicule était de retour et je devais alterner avec lui à la présentation. Quand il passait sur les ondes, il disait toujours « Canicule version n°1 l’original » quant à moi je l’honorais plutôt en disant toujours aux auditeurs qu’ils retrouveraient la semaine prochaine le présentateur attitré de l’émission. Son attitude avait alors attiré l’attention des auditeurs qui lui ont reproché cette façon de vouloir s’affirmer. Ils lui ont fait comprendre que je faisais plutôt preuve de modestie. Cela a créé trop de guerre. Mais j’ai survécu. Après le départ de J Point Rémy de la RTS, il fallait entretenir la matinale radiophonique. La hiérarchie m’a proposé de prendre son heure. J’avais refusé en disant que c’était une lourde responsabilité surtout que je ne savais pas s’il n’avait pas été trahi par la maison par rapport à son départ. C’est plutôt Prospero de la Capitale, de regrettée mémoire qui a hérité de cette tranche d’antenne. Il fallait aussi qu’on alterne. Mais étant donné que l’alternative en radio m’avait laissé un goût amer j’ai décliné cette option. Car j’estimais que je devais avoir ma propre tranche. A la mort de Prospero, Martinez Zogo avait pris le programme, puis ce dernier avait quitté la radio et a mis sur pied Embouteillageà Magic FM. Moi je suis resté mettre en place ‘’Feu-vert’’ (08h-10h). Cette émission est aussitôt devenue une émission culte de l’avis des gens comme vous. C’est votre jugement, moi j’essaie simplement de faire le mieux possible pour éclairer la lanterne des auditeurs.

Le fait que les animateurs soient cités dans les chansons de certains artistes connus ou peu connus, cela est-il une forme de reconnaissance pour vous, ou plutôt un « Atalaku » pour des artistes en quête de notoriété ?

Je pense qu’au delà de tout, il faut d’abord saluer l’initiative. Même si elle peut être malintentionnée, intéressée, voir caractérisée par une reconnaissance en l’endroit de l’animateur. Il y a une complexité dans cette histoire. Honnêtement d’une manière personnelle, lorsque mon nom est cité dans une chanson, il m’est difficile de jouer cette musique. J’ai toujours de la difficulté à pomper ce tube de peur de déplaire aux auditeurs. Je préfère que ce soient les autres qui la jouent. Même si cela écœure souvent certains animateurs, le fait que je sois cité. Pourtant lorsqu’il s’agit d’un autre animateur ou d’un autre homme des médias, je m’emploie à reconnaître et à valoriser son talent et son apport dans la culture artistique. Pour moi, l’artiste est libre de le faire, certainement pour interpeller l’animateur de ne pas l’oublier ou de lui faire une reconnaissance pour sa participation dans l’édification de la culture camerounaise. Les actions des uns et des autres sont souvent délibérées comme celle de Lady Ponce qui est ma cousine, et celle de Chantal Ayissi voir d’autres stars de la chanson camerounaise.

A la somme de votre riche expérience dans le domaine de la communication, pour vous, quels sont les critères ou les atouts qui définissent un bon communicateur ?

Premièrement, l’hygiène, le travail, le juste milieu c'est-à-dire savoir dire le mot juste à la place qu’il faut et au moment opportun. Deuxièmement, c’est un métier qui nécessite une adaptation permanente face aux mutations et prouesses technologiques qui régentent la communication de mass. Un bon communicateur doit pouvoir être en harmonie avec la psychologie de son audimat. Aussi, un bon communicateur c’est celui qui est prompt et justifie d’une très grande culture générale, celui qui peut avec aisance entretenir et mener les débats. En radio par exemple, il doit pouvoir trouver les musiques qui satisfont toutes les couches sociales surtout lorsqu’on vit dans un pays mosaïque de cultures. Il est appeler à appartenir à tout ce monde. Cela peut découler soit des actions de markéting ou d’achat de consciences. C’est aussi cela la communication, savoir cerner et avoir l’esprit de discernement.

Selon des indiscrétions, l’artistes musicienne Majoie Ayi aurait proféré des injures à l’encontre des animateurs, en traitant ceux-ci « d’affamés et de voleurs », en tant qu’animateur quel ressentiment avez-vous eu par rapport à de telles allégations ?

Elle n’a pas dit « affamés et voleurs », mais plutôt « affamés et illettrés ». Elle m’en a d’ailleurs fait une sommation interpellatrice. J’ai trouvé cette attitude maladroite même comme elle n’a pas cité Serge Tamba. Elle a généralisé, mais je pense par solidarité communicationnelle et confraternelle que j’étais interpellé. Si je dis par exemple aujourd’hui que les artistes sont bêtes. Tous les artistes seront interpellés et se sentiront concernés ou indexés par cette situation. Bien sûr qu’avant de la relayer sur les ondes, j’ai pris la peine de recueillir les avis des autres hommes de médias et confrères. Car nous faisons un métier noble, car c’est nous qui faisons la star. J’ai trouvé maladroit qu’une artiste qui se dit être diplômée verse dans une telle bassesse. D’ailleurs, il y a combien de diplômés au Cameroun ? Est-ce que dans la création de l’œuvre de l’esprit, il ya une qualité ou une quantité intellectuelle standard. Il y a par contre une intelligence naturelle qui s’entretient. Les plus grands communicateurs sont dans la plus part des autodidactes. Ce n’est pas pour autant qu’ils ne bénéficient pas de la considération, du crédit et de l’onction étatique c'est-à-dire de la nation. Majoie a gaffé. Pire encore, elle n’a daigné présenter des excuses. J’ai donc pris le problème à bras le corps car j’ai toujours été celui-là qui défend et soutient la corporation.

N’avait-elle pas une raison valable?

Sans toutefois oublier ni ignorer que Majoie est une grande chanteuse avec un talent immense. Mais la maladresse quelque soit la raison exige tout au moins des excuses. En Europe, si par exemple Zinedine Zidane manque de respect à la presse française, il va aussitôt présenter ses excuses. Samuel Eto’o l’a fait ici après s’en être pris aux journalistes camerounais. Il est passé à la trappe, et ensuite a présenté ses excuses. Pourquoi, toi qui te dis « intellectuelle », je dis bien « intellectuelle », tu ne présentes pas des excuses. Pourtant, tu as fais un affront à toute une corporation qui d’une manière ou d’une autre t’a révélée au grand public. Et puis quelle est la définition du mot « illettré », celui qui sait ni lire ni écrire. Cela voudrait dire qu’elle a elle-même des déficiences intellectuelles. Si tu ne parviens pas à poser le mot juste à la place qu’il faut c’est dire que ton diplôme est hypothétique.

Parlant de Lady Ponce, selon nos sources, l’artiste serait retournée en studio, soit-il pour perfectionner son dernier album alors qu’il était déjà sorti, on se souvient que l’avant dernier a connu le même circuit, est-ce finalement une stratégie markéting ?

Disons que pour moi, Lady Ponce est une étoile de Dieu, qu’il est toujours difficile de cerner. Et le destin de ce type d’être humain est toujours particulier. Effectivement, elle est repartie en studio à cause des soucis dus à la qualité du son de cet album.

La faute à l’arrangeur ou à l’auteur de l’œuvre ?

En fait, les soucis viennent d’avec son ancien arrangeur Christian Nguini. Soucis dont je voudrais faire l’économie ici. Mais il faut dire que le son de cet album n’était pas du tout bon. Elle est allée chez un autre arrangeur pour satisfaire et en même temps protéger son image au sein de l’opinion et de son public. Tout à l’heure je vais chercher le produit fini (date de l’entretien : 26 janvier 2012), je vous annonce déjà en exclusivité que beaucoup de choses sont devenues meilleures dans cet album. Les chansons trop longues ont été retouché et même les textes.

Il se pourrait que certains artistes aient bagarré dernièrement à Akonolinga, quand était-il exactement ?

C’est une vielle histoire au départ. Il ne s’agit pas d’une bagarre c’est plutôt un problème entre Ama Pierrot et Longué Longué au sujet d’une bouteille. Il y a malheureusement que certains artistes de renom et très respecté se sont invités du côté d’Akonolinga sans avoir reçu au préalable une notification. Cela a fait beaucoup de remous et fait le buzz dans les médias. Sans en dire davantage, nous appelions à la considération de la cuvée des artistes doyens de la musique camerounaise qui se ridiculisent ainsi. Cela n’honore pas notre culture musicale. L’artiste doit se donner une certaine valeur afin d’être respecté. C’était une situation inconfortable mais nous espérons que tout est rentré dans l’ordre entre les uns les autres.

Quel commentaire vous inspire le Tohu-bohu autour de l’affaire FECAFOOT vs Samuel Eto’o ?

Je fais une analyse très simple. J’ai coutume de dire que le Cameroun est un cimetière de Mozarts. Les intelligences du Cameroun sont dispersées. J’ai eu dire, et si cela s’avère être vrai que NGANDO le supporter fétiche des Lions Indomptables était du côté du Gabon et qu’il aurait arboré les couleurs de ce pays frère. Voilà une fuite de talent, et surtout une fuite en avant pour nos responsables chargés d’encadrer les jeunes. Cette attitude est une insulte à l’endroit de la nation camerounaise. C’est aujourd’hui autour de l’ambassadeur itinérant son excellence Roger Milla, que j’ai reçu sur Feu-Vert il y a peu, qui est courroucé par les manœuvres de la fédération camerounaise de football qui viseraient à l’écarter d’un comité à la Fifa.

Samuel Eto’o est un don que le Cameroun n’a ni attendu ni rêvé d’avoir. Le pays donne l’impression d’être surpris d’avoir une méga star planétaire en la personne d’Eto’o Fils. Nous l’avons très mal géré. Voyez-vous qu’aujourd’hui qu’on détruit ce qui est le rêve dans d’autres pays et continents. J’ai été approché pour me taire sur le fait que certains journalistes sportifs seraient allés voir Samuel Eto’o pour lui dire que Serge Tamba aurait vendu la mèche à la FECAFOOT. Alors que je me souviens m’être présenté devant le Secrétaire Général de la FECAFOOT, pour lui dire de ne plus m’appeler sur mon téléphone. Car il m’avait taxé de tous les noms en disant que j’avais remis à un journaliste dont je préfère taire le nom, une correspondance confidentielle. Cette lettre qui a circulé de la FECAFOOT au Ministère des sports et de l’éducation physique pour enfin atterrir à la Primature. Celle-ci demandait que l’on retire le capitanat à Samuel Eto’o. J’ai eu vent de cela et j’ai dis que cela ne pouvait pas se faire. Surtout que cela devait avoir lieu entre jeudi et vendredi alors que le match contre l’Île Maurice devait avoir lieu le samedi à Yaoundé. Une véritable volonté de déstabiliser le groupe.

Que s’est-il passé avec l’actuel SG de la FECAFOOT, qui vous aurait aussi irrité ?

A la suite, le SG de la FECAFOOT m’appelle au téléphone en me traitant d’imbécile et de voyou. Je lui avais dis de ne plus jamais s’adresser à moi de cette manière que je ne le lui autoriserais en aucun cas. Je lui aussi dis que j’ai du respect pour lui et qu’il fallait qu’il en soit de même à mon égard. Heureusement Dieu merci, nous avons eu un entretien où il m’a présenté modestement et humblement ses excuses. Je lui ai dis ensuite qu’avant d’incriminer une personne, il faut avoir des preuves. Il disait que je jetais l’opprobre sur la FECAFOOT. Si je ne le faisais pas sur l’instance qui gère le football camerounais, sur qui devrais-je le faire ? En regardant le rapport du capitaine, si la presse tombait dessus ça allait vous accabler. J’ai un capitaine, qui aime autant son pays et le vert- rouge –jaune, devenir le bouc émissaire. J’ai néanmoins vu la solidarité entre joueurs à l’exemple de la correspondance de Jean II Makoun. Je pense qu’au Cameroun on a l’art de tuer ce qui est beau, bon et bien.

C’est quoi « l’opération stade mort pour les Lions » ?

Je suis parmi de ceux qui avaient étouffé beaucoup de marches à l’issue de la lourde sanction de 15 matchs de suspension infligée dans un premier temps à Samuel Eto’o par la commission de discipline de la FECAFOOT. J’ai initié le projet mais l’autorisation ne nous a pas été accordée. Mais nous avons par la suite fait des correspondances à la Présidence de la République par le biais de la présidente de l’association ‘’Femmes Capables’’. Comme quoi Samuel Eto’o avait soutenu l’appel à candidature du Président de la République Paul Biya. Nous avons écris à la Première Dame.

Pourquoi avoir entrepris toutes ces démarches ?

Parce que le Président de la République est à l’écoute de la généralité du peuple donc de la conscience collective. Ecouter à l’époque 90% des médias, le peuple camerounais voulait descendre dans la rue. Tellement S.E aime son pays qu’il a déconseillé cela bien qu’il y avait plus de 3000 personnes. En même temps, des personnes tapies dans l’ombre voulaient récupérer cette affaire pour détruire notre pays. J’ai eu vent qu’une chaîne de télévision proposait de filmer une scène où on tirerait sur des manifestants. J’ai dis non ! Et je pense que l’opinion publique nationale a été mise au courant grâce à Feu-Vert. S’agissant de « stade mort » si jamais l’insulte persiste et perdure, ce qui est arrivé après Cameroun vs Sénégal, n’est rien. Si jamais le Cameroun perd un match en l’absence de ces mentors, le pire arriverait, donc évitons le par une meilleure gestion et une meilleure administration de notre football.

Vu votre posture et l’aisance dans laquelle vous semblez vivre, c’est juste une affaire de strass et de paillettes, ou simplement que le métier nourrit bien son homme ?

J’avoue que certains employeurs de radios devraient revoir à la hausse les salaires des employés méritant qui font rayonner leurs radios. Mais personnellement, je tire mon épingle du jeu parce que je fais de grandes cérémonies et spectacles (YAFE, et bien d’autres). Je me suis forgé une image et je jouis donc de cette notoriété. Ainsi je ne peux pas dire à la divinité que ça ne va pas. Nous apportons énormément à la Patrie, aux lecteurs, aux auditeurs et aux téléspectateurs, et donc que la contrepartie de notre travail soit réelle et reflète ce que nous faisons pour la Nation.

Votre message à la jeunesse, cette couche de notre nation…

Je pense que le peuple a désormais les choses en main. Par contre, les responsables et dirigeants des structures dédiées à la jeunesse ne sont pas en harmonie avec cette jeunesse. Il va falloir que les jeunes qui sont à l’écoute de la jeunesse occupent ces postes. Aucun ministre de la jeunesse ne m’a convaincu. Car si un ministre en charge de la jeunesse ne peut pas se vêtir comme les jeunes, ils n’auront jamais le même langage. En plus personne n’arrive avec un véritable projet fiable pour la jeunesse. Par contre le Président de la République Paul Biya, lui, il tient un discours à la jeunesse mais qui malheureusement n’est pas respecté par ceux qui ont la charge de l’exécuter. J’ai mis un tube de Chantal Ayissi qui interpelle les jeunes de tous les secteurs d’activité, « l’hymne à la jeunesse » qui est un très grand tube. Si nos dirigeants étaient objectifs, ils utiliseraient ce tube comme un électrochoc pour pouvoir booster la jeunesse. Je souhaite beaucoup de courage et d’abnégation à mes jeunes frères et sœurs qui ont foi en l’avenir. Chers jeunes laissons parler nos bonnes actions. Soutenons-nous les uns les autres sans barrières ni restrictions. Merci à vous aussi Télé Plus Clair pour votre soutien aux médias camerounais.

Entretien mené par

Gerry Eba’a

Commentaires (1)

Noutchié Simé Léonette le 30/01/2013
je suis léonette, commerciale à simhom une entreprise qui fait dans la vente en ligne.J'ai lu votre entretien et j'apprécie votre engouement et votre façon de faire.Je félicite en même temps tout ce que vous faites pour la jeunesse. Tout ce que je peux dire c'est DU COURAGE ET QUE DIEU VOUS ACCOMPAGNE DANS VOS ACTION.


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